TOUR
Rosaire
(1935)
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Prudence Heward
Canadian / Canadienne – Quebecoise
102 x 92 cm
Oil on Canvas / Huile sur toile
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EN
Science Notes
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Brain lateralization refers to the idea that the left and right sides of our brain (called hemispheres), while primarily similar in function, are somewhat specialized for different capacities. There is definitely evidence that the right hemisphere may be dominant for face recognition in most people. We know that damage to the temporal lobe in that side of your brain can produce a disorder called prosopagnosia, impairing the ability of people to recognize and identify familiar faces.
During the tour we have mentioned that face recognition involves the primary visual cortex and the temporal cortex. When the subject is the evaluation of facial attractiveness, the brain involves several additional structures. These structures include: the frontal cortex and the orbitofrontal cortex in the front of your brain, and the caudate nucleus, hidden in the middle of the brain. The first two areas are known to be active when we plan, judge and evaluate situations, while the latter is strongly linked to the processing of reward and pleasure. In this sense, attractive faces could be considered just one example of rewarding stimuli elicited after evaluative judgement.
But what dictates what is considered beautiful or not by the brain? The science of what makes things beautiful and what makes people attractive is complex. One feature that has been identified in faces considered to be attractive is the effect of typicality. Faces with average tend to be rated as more attractive. Ugly monsters are often depicted with exaggerated features. From that perspective, features that deviate from average perceptions of beauty seems to drive ugliness.
Neuroaesthetics, the study of the mechanisms that act in the brain while the observer engages with art, has shown that art, beauty, and ugliness activate similar areas concerned with reward, aversion, and introspection. Neuroscientists in this discipline have also found that our concepts of beauty and ugliness are highly influenced by memories and are quite dependent on cultural experience. Areas like the amygdala, insula, and centers of pleasure are likely involved in these decisions.
Art Notes
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They say you never get a second chance to make a first impression. In this work, the artist Prudence Heward introduces us to “Rosaire”, a young boy seated on a chair at the bottom of a flight of stairs. When you look at him what are your first impressions and how are these influenced by the artist’s style?
Perhaps you might be struck by his serious expression, or the large, folded hands in his lap. The pronounced lines and bold colours in the painting further point to a solid, stoic character. We feel that his white jacket may be uncomfortable – the buttons are askew and the thick creases, strongly outlined, suggest a heavy material. The tones of his salmon coloured shirt, closed tightly around the neck, are echoed in his flushed face.
When Prudence Heward painted “Rosaire” in 1935, she had already gained recognition for her talent as an artist and was particularly known for her portraits of strong, sculpted and often unsmiling women. But in the early 20’s, when Heward and her Montreal contemporaries embraced this expressive and “modern” use of line and colour in their work, certain Montreal art critics and members of the public found them to be garish and offensive.
Born in 1896 to a prosperous Montreal family, Prudence Heward was a consistent advocate for the introduction of more modern styles into Canadian painting. During her initial training at the Art Association of Montreal she was encouraged to experiment with subject matter, colour and form. Later studies and travels in France, England and Italy further exposed her to modernist art. In 1920, Heward became associated with the Beaver Hall Group, a network of Montreal artists sharing studio space and exhibiting together. Unusually, almost half of the artists were women. As a member affiliated with this group and later as a founding member of the Contemporary Arts Society, Prudence Heward has become synonymous with modernism in Canadian art, not only for her style but also for her pioneering role as a successful female artist of that period.
FR
Notes Scientifiques
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La latéralisation du cerveau renvoie à l'idée que les côtés gauche et droit de notre cerveau (appelés hémisphères), bien qu'ils soient essentiellement similaires dans leur fonction, sont en quelque sorte spécialisés pour des capacités différentes. Il existe des preuves évidentes que l'hémisphère droit peut être dominant pour la reconnaissance des visages chez la plupart des gens. Nous savons qu'une lésion du lobe temporal de ce côté du cerveau peut produire un trouble appelé prosopagnosie, qui altère la capacité des personnes à reconnaître et identifier les visages familiers.
Au cours de la visite, nous avons mentionné que la reconnaissance des visages implique le cortex visuel primaire et le cortex temporal. Lorsque le sujet est l'évaluation de l'attractivité d'un visage, le cerveau implique plusieurs structures supplémentaires. Ces structures comprennent : le cortex frontal et le cortex orbito-frontal à l'avant du cerveau, et le noyau caudé, caché au milieu du cerveau. Les deux premières zones sont connues pour être actives lorsque nous planifions, jugeons et évaluons des situations, tandis que la dernière est fortement liée au traitement de la récompense et du plaisir. En ce sens, les visages attrayants pourraient être considérés comme un exemple de stimuli gratifiants déclenchés après un jugement évaluatif.
Mais qu'est-ce qui dicte ce qui est considéré comme beau ou non par le cerveau ? La science de ce qui rend les choses belles et les personnes attirantes est complexe. Une caractéristique qui a été identifiée dans les visages considérés comme attrayants est l'effet de typicalité. Les visages présentant une certaine typicité ont tendance à être jugés plus attrayants. Les monstres hideux sont souvent représentés avec des traits exagérés. De ce point de vue, les traits qui s'écartent des perceptions moyennes de la beauté semblent être à l'origine de la laideur.
La neuroesthétique, l'étude des mécanismes qui agissent dans le cerveau lorsque l'observateur s'intéresse à l'art, a montré que l'art, la beauté et la laideur activent des zones similaires liées à la récompense, à l'aversion et à l'introspection. Les neuroscientifiques de cette discipline ont également découvert que nos concepts de beauté et de laideur sont fortement influencés par les souvenirs et dépendent fortement de l'expérience culturelle. Des zones comme l'amygdale, l'insula et les centres du plaisir sont probablement impliquées dans ces décisions.
Notes d'Art
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On dit qu'on n'aura jamais une deuxième occasion de faire une première impression. Dans cette œuvre, l'artiste Prudence Heward nous présente "Rosaire", un jeune garçon assis sur une chaise au bas d'un escalier. Lorsque vous le regardez, quelles sont vos premières impressions et comment sont-elles influencées par le style de l'artiste ?
Vous pourriez être frappé par son expression sérieuse, ou par les grandes mains croisées sur ses genoux. Les lignes prononcées et les couleurs vives de la peinture indiquent un caractère solide et stoïque. Nous pensons que sa veste blanche peut être inconfortable - les boutons sont de travers et les plis épais, fortement soulignés, suggèrent un matériau lourd. Les tons de sa chemise de couleur saumon, serrée autour du cou, se retrouvent sur son visage rougeaud.
Lorsque Prudence Heward a peint "Rosaire" en 1935, elle avait déjà acquis la reconnaissance de son talent d'artiste et était particulièrement connue pour ses portraits de femmes fortes, sculptées et souvent peu souriantes. Mais au début des années 20, lorsque Heward et ses contemporains montréalais ont adopté cette utilisation expressive et "moderne" de la ligne et de la couleur dans leurs œuvres, certains critiques d'art et membres du public montréalais les ont trouvées criardes et offensantes.
Née en 1896 au sein d'une famille prospère de Montréal, Prudence Heward n'a cessé de plaider en faveur de l'introduction de styles plus modernes dans la peinture canadienne. Au cours de sa formation initiale à l'Art Association of Montreal, on l'encourage à expérimenter avec les sujets, les couleurs et les formes. Des études et des voyages ultérieurs en France, en Angleterre et en Italie l'exposent davantage à l'art moderniste. En 1920, Heward s'associe au groupe du Beaver Hall, un réseau d'artistes montréalais qui partagent un atelier et exposent ensemble. Fait inhabituel, près de la moitié des artistes étaient des femmes. En tant que membre affilié à ce groupe et, plus tard, en tant que membre fondateur de la Société d'art contemporain, Prudence Heward est devenue synonyme de modernisme dans l'art canadien, non seulement pour son style mais aussi pour son rôle de pionnière en tant que femme artiste à succès de cette période.