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Under the Shadow of the Tent

Sous l'Ombre de la Tente

(1914)

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Helen Galloway McNicoll
Canadian / Canadienne

83.5 x 101.2 cm

Oil on canvas / Huile sur toile

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EN

Science Notes 

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Our perception is very different from what a camera depicts. Despite minimal brushwork, we can recognize objects easily based on our experience of observing them. These observations are particularly remarkable in the works of the Impressionist painters, like McNicoll’s Under the Shadow of the Tent. Jerome Bruner referred to this when he said (1957) that perception “goes beyond the information given.”  The brain is “expecting” to see certain things, and so it is looking for how what it is seeing can fit that expectation.

 

The process of using our memories and previous experience to interpret what we see is a constant and hugely important aspect of human vision. Neuroscience studies show that linking emotions to those memories seems to play a critical role in perception. Brain imaging of subjects presented with faces expressing fear show that the amygdala (a centre involved in the processing of emotions) responds strongly to even a blurry version of the faces. In contrast, areas responsible for conscious face recognition in the temporal cortex respond weakly to blurry faces and best to faces presented in sharp detail. A few implied brushstrokes may connect more directly to the emotional centres than to the conscious image-recognition areas. In this case, an unrealistic patchwork of brush strokes and mottled colouring distract conscious vision.

 

As we have discussed previously during the tour, experiencing static visual art involves the visual cortex in the back of your brain. The centers processing emotions and their connected memories are also critically involved in the experience. But the experience of art goes way further than simply remembering and experiencing emotions, it can also be pleasurable and profoundly impactful in the way the viewer thinks about the world around them.

 

Images of the brain taken while viewers observe paintings have revealed that two other areas are inseparable from the experience of art: the center for pleasure and reward and a major set of connections among different brain regions known as the default-mode network. The default-mode network connects neurons among different brain areas involved in contemplation, mind-wandering, daydreaming, memory recollection, future speculation, autobiographical tasks, and empathic capacities. This network is strongly connected to creativity and innovation.

 

It takes just a few seconds after an encounter with an artwork for the activity of these areas to heighten, becoming stronger with very pleasing images. The default-mode network activity is extended and becomes more profound by increasing your time in front of an artwork. Even more interesting is that once you have finished with that artwork, it returns to zero, leaving you ready for the next experience. For non-pleasing art, this return to zero is less consistent, reflecting the internal states of the observer. These dynamics suggest that the default-mode network tracks the internal state of a viewer during the artistic experience.

Art Notes 

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What strikes you in this painting? Where do your eyes go? Was does this scene tell us? Any information on the painter or the era? What do these soft colors and this light confer?

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Impressionist artist Helen McNicoll was born in Toronto and grew up in Montreal in a well to do family. At the age of two, she caught the scarlet fever which left her deaf. However, she was able to pursue her dream of becoming an artist, as she was encouraged by her parents. Yet her health was always at stake - she died at the age of 36, one year after completing Under the Shadow of the Tent.

 

In a way similar to Maurice Cullen’s, McNicoll uses brush strokes, colors, and a theme familiar to many French Impressionists: the sea side. McNicoll also studied with outdoor artist and Impressionist William Brymner at Montreal’s Fine Arts Association (Association des Beaux-Arts de Montréal). She had the opportunity to further hone her skills in Paris and in London.

 

Her deafness conferred her the unique ability to capture specific moments, using the light to confer moods in chosen contexts, as she herself lived in a world of silence. She was described as “the painter of sunshine“.  Her work basked in sunlight. Under the Shadow of the Tent is typical of McNicoll’s, an everyday scene rendered magical, intimate, happy, yet for the privileged. She also painted working class women.

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Here life is easy. Yet war is breaking is Europe. The bourgeoisie seems unaffected. The light breaks through timidly at the forefront, as the tent provides a protective shield. All the colors fit for a perfect day at the beach. One can almost feel the heat of the sun in the back where bathers enjoy the freshness of the water. Yet the high horizon line brings these two women close to us, in the intimacy of their everyday life, almost as if the beach is exclusively theirs.   

 

Helen McNicoll’s choice of subject is fitting with the tradition of Impressionist women such as Berthe Morisot and Mary Cassatt. She was able to impose her art and to influence the scene who was almost exclusively male. A pioneer of the feminine emancipation in Canadian art at the turn of the 20th century, she paved the way for the new women of the modern era.   

FR

Notes Scientifiques

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Notre perception est très différente de ce que dépeint un appareil photo. Malgré un travail au pinceau minimal, nous pouvons reconnaître facilement les objets en nous basant sur l'expérience que nous avons acquise en les observant. Ces observations sont particulièrement remarquables dans les œuvres des peintres impressionnistes, comme Sous l'Ombre de la Tente de McNicoll. Jerome Bruner a fait référence à ce phénomène lorsqu'il a déclaré (1957) que la perception "va au-delà de l'information donnée."  Le cerveau "s'attend" à voir certaines choses, et cherche donc à savoir comment ce qu'il voit peut correspondre à cette attente.

 

Le processus consistant à utiliser nos souvenirs et nos expériences antérieures pour interpréter ce que nous voyons est un aspect constant et extrêmement important de la vision humaine. Des études neuroscientifiques montrent que l'association des émotions à ces souvenirs semble jouer un rôle essentiel dans la perception. L'imagerie cérébrale de sujets auxquels on a présenté des visages exprimant la peur montre que l'amygdale (un centre impliqué dans le traitement des émotions) réagit fortement à une version même floue des visages. En revanche, les zones responsables de la reconnaissance consciente des visages dans le cortex temporal répondent faiblement aux visages flous et mieux aux visages présentés avec des détails nets. Quelques coups de pinceau implicites peuvent se connecter plus directement aux centres émotionnels qu'aux zones de reconnaissance consciente des images. Dans ce cas, un patchwork irréaliste de coups de pinceau et une coloration tachetée distraient la vision consciente.

 

Comme nous l'avons évoqué précédemment au cours de la visite, l'expérience de l'art visuel statique fait intervenir le cortex visuel à l'arrière du cerveau. Les centres traitant les émotions et les souvenirs qui y sont liés sont également impliqués de manière critique dans cette expérience. Mais l'expérience de l'art va bien au-delà du simple souvenir et de l'expérience des émotions, elle peut aussi être agréable et avoir un impact profond sur la façon dont le spectateur pense au monde qui l'entoure.

 

Des images du cerveau prises pendant que les spectateurs observent des peintures ont révélé que deux autres zones sont indissociables de l'expérience de l'art : le centre du plaisir et de la récompense et un ensemble important de connexions entre différentes régions du cerveau, connu sous le nom de réseau du mode par défaut. Le réseau du mode par défaut relie les neurones de différentes zones du cerveau impliquées dans la contemplation, le vagabondage de l'esprit, la rêverie, la remémoration, la spéculation future, les tâches autobiographiques et les capacités empathiques. Ce réseau est fortement lié à la créativité et à l'innovation.

 

Il suffit de quelques secondes après le premier contact avec une œuvre d'art pour que l'activité de ces zones s'intensifie, et qu'elle devienne plus forte avec des images très agréables. L'activité du réseau en mode par défaut se prolonge et s'approfondit lorsque vous passez plus de temps devant une œuvre d'art. Ce qui est encore plus intéressant, c'est qu'une fois que vous en avez terminé avec cette œuvre d'art, elle revient à zéro, vous laissant prêt pour l'expérience suivante. Pour les œuvres d'art non plaisantes, ce retour à zéro est moins constant, reflétant les états internes de l'observateur. Ces dynamiques suggèrent que le réseau du mode par défaut suit l'état interne d'un observateur pendant l'expérience artistique.

Notes d'Art

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Qu’est-ce qui accroche votre regard au premier abord ? Où se dirigent vos yeux ? Que nous propose cette scène ? Avons-nous des pistes sur l’époque, sur la peintre ? Que confèrent cette lumière et ces couleurs tendres ?

 

L’artiste impressionniste Helen McNicoll est née à Toronto et a grandi à Montréal au sein d’une famille aisée. À l’âge de deux ans, elle contracte la scarlatine qui va entraîner sa surdité. Malgré tout, elle est encouragée par ses parents à poursuivre son rêve de devenir une artiste. Cependant sa santé demeure fragile et Helen McNicoll meurt à l’âge de 36 ans, un an seulement après avoir complété Sous l’Ombre de la tente.

 

Tout comme Maurice Cullen, McNicoll utilise des coups de pinceau, couleurs et thèmes familiers aux impressionnistes français : la mer. McNicoll a aussi étudié avec l’artiste spécialiste des scènes de plein air et impressionniste William Bremner à l’Association des beaux-arts de Montréal. Elle a de plus perfectionné sa touche à Paris et Londres.

 

Sa surdité lui a conféré la particularité de saisir des clichés, utilisant la lumière afin de créer des atmosphères dans des contextes précis, elle-même vivant dans un monde de silence. On l’a décrite comme « la peintre du soleil ». Son œuvre est imprégnée de lumière. À l’ombre de la tente est typique de McNicoll qui transforme le moment et qui devient magique, intime, heureux, quoique pour les privilégiés. McNicoll a aussi peint des femmes de la classe ouvrière.

 

La vie sous l’ombre de la tente est agréable. Mais la guerre commence en Europe. La bourgeoisie semble insouciante. Au premier plan, à l’abri de la tente, la lumière s’insère timidement. Les couleurs s’agencent parfaitement pour une journée parfaite à la mer. À l’arrière-plan dans la mer où des baigneurs se rafraîchissent, on peut presque ressentir la chaleur du soleil. Toutefois, cette ligne d’horizon ramène les deux femmes à l’avant-plan, dans l’intimité de leur quotidien, comme si la plage leur était exclusive.

      

Le choix des sujets de Helen McNicoll s’inscrit dans la tradition des impressionnistes comme Berthe Morisot et Mary Cassatt. Elle a pu imposer son art et influencer la scène alors presque exclusivement mâle. Une pionnière de l’émancipation féminine de l’art canadien au tournant du 20e siècle, elle a ouvert la voie aux femmes de l’ère moderne.

Art Notes
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